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Confinement et immobilier

(Publication du 1er avril 2020)

Confinement et achat d’un logement

Il est toujours possible de parfaire son projet : continuer à consulter les annonces sur les sites immobiliers, discuter par téléphone, mails, visioconférence avec le vendeur ou des agences immobilières. De nombreuses agences proposent d’ailleurs, des visites à 360° ou des visites guidées à distance avec un professionnel, pour se faire une bonne première idée du bien.

Toutes les agences immobilières comme l’ensemble des activités « non-indispensables » ont fermé leurs portes au public. Dans un communiqué évoquant la fermeture de ses 10.000 points de vente, la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) souligne ainsi : « la dématérialisation de nos actes de gestion, la signature électronique, les visites virtuelles pourront contribuer à nous permettre d’assurer nos services ».

Il n’est pas possible de visiter un logement avec le vendeur ou l’agence immobilière, car il ne s’agit pas d’un cas de dérogation prévue pendant le confinement. Les mandats signés avec des agences pour la vente ne pourront pas être reportés mais pourront toujours être résiliés en respectant le délai de préavis.

Pour les ventes en cours, les signatures de compromis et d'acte de vente sont suspendues dans la plupart des cas. La signature d’un acte de vente ne constitue pas à ce jour, une dérogation de sortie. Il faut joindre son notaire pour qu’il négocie des délais sur les clauses suspensives et les promesses elles-mêmes, afin qu’elles ne deviennent pas caduques. Et quand bien même cet obstacle serait levé, d’autres subsisteraient tels que « les difficultés à obtenir les offres de prêt, à débloquer les fonds pour payer le prix et, surtout, à l’impossibilité de revisiter le bien avant l’acte de vente, à relever les compteurs, à se remettre les clés et à déménager », explique le Conseil supérieur du notariat.

Certains actes pourront néanmoins se finaliser à distance. Les offices notariaux sont fermés au public depuis le 18 mars 2020, mais plus de 80 % d’entre eux sont joignables par téléphone, courrier ou mail, selon l’estimation du Conseil supérieur du notariat.

A savoir qu’il est possible de signer une vente immobilière sans la présence de l’acheteur ou du vendeur ce qui implique qu’un collaborateur de l’étude notariale représente physiquement le client, grâce à une procuration. Il faut donc compter sur le volontariat des collaborateurs pour accepter de se déplacer, en dépit de l’épidémie de Covid 19. Sinon, la signature électronique est techniquement possible et le ministère travaille à la faciliter.

Les déménagements doivent être reportés dans la mesure du possible.

Confinement et marché immobilier

Alors que la France, comme de nombreux autres pays, se dirige vers un confinement de plusieurs semaines, les inquiétudes se font de plus en plus nettes quant à l’impact de la situation sanitaire sur le marché immobilier. Difficile pourtant d’évoquer le moindre chiffre quant à une éventuelle baisse des prix. Et pour cause, le marché est à l’arrêt : entre la fermeture des agences immobilières et l’impossibilité de faire des visites, même les dossiers en cours sont parfois difficiles à finaliser, créant notamment des tensions entre agents immobiliers et notaires.

Du côté du site spécialisé dans les évaluations, Meilleurs Agents, on confirme être dans l’impossibilité d’effectuer la moindre prévision chiffrée « en l’absence de données depuis plus d’une semaine ».

Malgré ce flou, certains spécialistes se risquent néanmoins à quelques pronostics. Le président du Conseil supérieur du notariat Jean-François Humbert évoque ainsi dans Le Parisien « une crise comparable à celle de 2012-2013 avec une correction des prix de 10 à 15% ». Il rappelle au passage que durant la période 1990-1997, les prix avaient chuté de 50% dans la capitale.

Si le confinement dure trois mois, la crise n’affectera pas durablement le marché à long terme mais la reprise sera difficile à court terme, déclare pour sa part au Figaro immobilier Éric Allouche, directeur exécutif du réseau ERA Immobilier.

Quelques quasi-certitudes se dégagent cependant : la pandémie aura un impact fort sur la chute de la croissance et le niveau des ventes devrait mécaniquement chuter en 2020. Il n’en reste pas moins que cette crise ne sera en rien comparable à 2008 où l’on avait vécu une crise d’origine financière. Là, la crise est purement sanitaire, les États ont réagi très rapidement et fortement pour en atténuer l’impact. Par ailleurs, les taux d’intérêt, puissant moteur du marché immobilier, devraient rester bas.

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